dimanche 27 novembre 2011

Si Monsieur Sarkozy, le solaire ca marche aussi la nuit...

Monsieur Sarkozy s'est fait depuis de longues années une spécialité, énoncer des contre vérités sur un ton d'évidence ("de bon sens" comme on dit à droite) sans que personne ne vérifie, ou trop tard (le fameux bouclier fiscal allemand)
Et bien sur le solaire c'est comme sur beaucoup de sujets, désolé Monsieur Sarkozy mais ca marche aussi la nuit. Nos amis espagnols sont la pour le prouver..(Le Monde 18 novembre)


"Gemosolar est la seule centrale commerciale à utiliser une technologie basée sur le transfert de chaleur au moyen de sel fondu, ce qui lui permet de continuer à produire de l'électricité jusque tard dans la nuit grâce à la chaleur stockée dans le réservoir de sel"

Désolé Monsieur Sarkozy, la prochaine fois avant de parler, renseignez vous
David Dornbusch


 








Copie de l'article du Monde de ces derniers jours:

"En Andalousie, les conquistadors du soleil

Reportage | LEMONDE | 18.11.11 | 14h07   Fuentes de Andalucia


Quand il arrive à la plate-forme du dixième étage de la tour, Santiago Arias est sûr de son effet. Le directeur technique de Torresol Energy O&M se tait le temps que le visiteur exprime son admiration d'un sifflement ou d'un sourire. Il laisse le néophyte s'extasier en découvrant l'alignement digne d'une ambitieuse oeuvre de "land art" qui resplendit en contrebas.

Au sol, 2 650 miroirs héliostats de 120 m2 chacun tendent vers l'horizontal en un harmonieux dégradé à l'heure où se couche le soleil. Santiago Arias a des accents lyriques lorsqu'il parle de Gemasolar, "sa" centrale solaire thermique à concentration, un équipement unique en son genre qui se dresse dans une campagne dépouillée, le long de l'autoroute entre Séville et Cordou.

Ni panneaux photovoltaïques ni paraboles ici : Gemosolar est la seule centrale commerciale à utiliser une technologie basée sur le transfert de chaleur au moyen de sel fondu, ce qui lui permet de continuer à produire de l'électricité jusque tard dans la nuit grâce à la chaleur stockée dans le réservoir de sel.

La centrale est capable de restituer de l'énergie durant quinze heures d'affilée. Il est prévu qu'elle atteigne 6 450 heures de fonctionnement, près de 270 jours par an, une durée bien supérieure aux autres équipements solaires. D'une puissance de 19,9 mégawatts (MW), elle devrait produire 110 GW/h par an, de quoi alimenter 27 500 foyers. Opérationnelle depuis mai, elle remplissait 70 % des prévisions à l'été, selon la direction.

En novembre, quelques nuages moutonnent dans le ciel andalou, mais, lorsqu'elle finit par s'illuminer d'une clarté blanche, aveuglante, la tour de 140 m de haut plantée pas tout à fait au centre des 195 hectares du champ solaire, prend l'allure d'un signal extraterrestre.

Afin que le récepteur à son sommet capte le maximum de chaleur, chacun des miroirs s'oriente selon un angle différent. Tout le système repose sur l'échange de chaleur entre deux réservoirs : l'un est à 290 degrés, l'autre
conserve l'énergie sous forme de sel fondu - un mélange de nitrate de potassium et de nitrate de sodium - à 565 degrés. Là réside l'exploit technologique.

Pour le reste, l'installation fonctionne comme une centrale électrique classique à partir d'une simple turbine à vapeur. Du transformateur part une seule ligne à haute tension vers le réseau régional. Le gouvernement soutient cette production innovante d'un bon prix. Il paie le kilowattheure 10 à 20 centimes d'euros de plus que le prix du marché.

Toutes les douze secondes, les miroirs, dotés de deux moteurs, se réajustent selon deux axes, pistant en permanence les rayons du soleil. "Ecoutez-les siffler, glisse Santiago Arias avec fierté. Ils ont été assemblés dans le bâtiment là-bas. Sur ce chantier, la quasi-totalité du matériel vient d'Espagne ou d'Europe, l'essentiel vient d'Andalousie. Forcément, nous nous devons d'être les plus verts possibles. Nous n'utilisons, par exemple, que l'eau de pluie que nous récupérons."

Véritable vedette, la centrale a remporté plusieurs prix dans le domaine de l'innovation et de l'environnement. On vient même d'Australie pour la visiter. Le 4 octobre, elle a été inaugurée par le prince héritier d'Abou Dhabi, Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyan, et le roi d'Espagne, Juan Carlos, en personne.

Gemasolar est développée par Torresol Energy, une joint-venture qui associe à 40 % Masdar, société financée par des fonds gouvernementaux d'Abou Dhabi, spécialisée dans les énergies renouvelables et à 60 %, Sener, un important groupe espagnol d'ingénierie, fondé en 1951, qui participe aussi à la construction de vingt et un autres équipements solaires en Espagne. Gemasolar a nécessité un investissement de 240 millions d'euros largement financé par plusieurs banques espagnoles et européennes.

En combien de temps sera-t-il rentabilisé ? Le coût de la centrale est une vraie question, souvent posée manifestement. Car Santiago Arias maîtrise son argumentaire pour y répondre. "Il y a quelques années, se lance-t-il, le baril de pétrole valait 28 dollars, il dépasse les 100 dollars aujourd'hui. Combien demain ? Nous allons devenir compétitifs dans un avenir proche. Dans dix ans, Gemasolar sera devenue une mine d'or !"

L'installation permet d'éviter l'émission de 30 000 tonnes de dioxyde de carbone et l'importation de 2 millions d'euros de gaz par an. Enfin, le coût des prochaines centrales solaires à concentration sera forcément moins élevé, puisque celle-ci a nécessité la bagatelle de 600 000 heures de recherche et développement, plaide-t-il.

Le terrain sur lequel se dresse Gemasolar, où subsistent quelques oliviers, appartenait à un duc aux propriétés foncières gigantesques. "Voyez cette campagne pauvre et vide, on pourrait y construire d'autres centrales de ce type. Deux fois plus grandes même. Du côté de l'autoroute là-bas, tout ce qui est neuf a été subventionné par l'Union européenne. On pourrait en retour alimenter l'Europe avec notre électricité. C'est un souhait plus réaliste que d'imaginer aller bâtir des équipements en plein désert en Libye ou en Algérie, non ?"


4 commentaires:

  1. Bonjour David, c'est bien joli de faire de l'esprit mais Péripole Nord et Sud dans tout cela?

    Nous sommes dans les deux cas dans une prospective de type "tabula rasa". Peux-tu me donner un point de vue raisonné et sans effet de manche, quant aux possibilités objectives, vu la surface à priori disponible, d'installer du solaire au sommet des futurs édifices?

    Est-il vrai que le système des cellules photovoltaïques est devenu obsolète même dans un contexte tel Péripole Nord et Sud?

    Bien à toi,
    Marion Legouy-Desaulle

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  2. Bonjour Marion

    une rapide analyse des documents disponible montre que coté Peripole Nord la surface est de pres de 15 ha.
    En imaginant que les batiments (et donc les toitures...) représente au moins un tiers de cette surface soit 5 ha, un dispositif classique solaire pourrait représenter 5 à 7MW"crete" donc une tres belle installation qui peut alimenter plus de 1000 logements ou des dizaines de milliers de m2 de bureaux
    Et pour un cout qui aujourd'hui ne depasserait certainement pas les 15 à 20 millions d'euros et aura encore largement baissé dans 2 a 3 ans soit 1 à 2% du cout complet du programme selon les infos qui circulent
    Esperons que le maitre d'ouvrage va etre un peu plus dynamique sur cette question que la présentation un peu triste de mercredi
    Et en conclusion un scientifique montrait hier a l'ecole du sud a Vincennes qu'en couvrant toutes les toitures de France (5000km2) on aurait l'alimentation electrique du pays
    David Dornbusch

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  3. Merci David, à l'occasion pense à régler l'horloge des commentaires.
    Marion

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  4. Merci
    c'etait effectivement pas le bon fuseau horaire...

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