dimanche 3 juin 2012

Transition énergétique et réindustrialisation

Au carrefour de 2 des thèmes principaux de ma campagne, le redressement de la France par la réindustrialisation et la transition énergétique, j'ai publié une tribune dans l'excellent mensuel "Alternatives Economiques", que voici reproduite:

"Les cleantech (énergies renouvelables, efficacité énergétique, smart grid, écotechnologies, éco-mobilité, etc.) sont d'ores et déjà un secteur d'activité majeur avec près de 300 milliards de dollars d'investissements dans le monde en 2011. Mais pour l'instant, ce développement profite très peu à l'économie française, qui est seulement le dixième pays dans ce domaine, loin derrière les Etats-Unis, la Chine, l'Allemagne ou même le Danemark, et qui ne dispose d'aucune start-up majeure.
Les raisons de ce retard sont multiples et connues. Il est inutile de rêver reproduire en France la prodigieuse machine privée américaine à innover et à risquer du capital. On ne recréera pas non plus un tissu industriel d'entreprises de taille intermédiaire à l'allemande en l'espace quelques mois. Enfin, le libéralo-étatisme chinois et ses crédits faciles nous sont inaccessibles.
Pour ne rien arranger, l'action des pouvoirs publics français a été ces dernières années au mieux inutile, avec de faibles moyens saupoudrés dans des programmes trop nombreux, notamment au niveau des pôles de compétitivité. Quand elle n'a pas été simplement nuisible, comme avec la tristement célèbre loi Grenelle II, qui a en réalité signé l'acte de décès du solaire et de l'éolien en France. Le récent programme d'éolien offshore peine à rassurer sur l'avenir tant son caractère " gaullo-pompidolien ", centralisé et étatisé, suscite au XXIe siècle de forts doutes quant à sa pertinence et à son efficacité. Les collectivités locales tentent bien de jouer un rôle pour développer ces activités, mais elles sont malheureusement bridées par un code des marchés publics défavorable à l'innovation et par un déficit de moyens financiers et de ressources humaines qualifiées.
Alors existe-t-il quand même un espoir ? On a vu se dessiner ces dernières années l'embryon de ce qui pourrait devenir un modèle de développement français des cleantech. Les grands groupes industriels du CAC sont le " maillon fort " de l'économie française : leur puissance commerciale et financière n'a sans doute jamais été aussi importante qu'aujourd'hui. Mais ces groupes ont un besoin urgent d'innovations cleantech pour survivre sur les marchés mondiaux. Un des moyens pour eux d'y accéder rapidement consiste à établir des liens plus étroits avec les start-up qui développent des projets de ruptures technologiques. Leur force de frappe marketing et commerciale mondiale est alors sans égale pour trouver des débouchés à ces innovations.
De leur côté, les fonds d'investissement ont été, jusqu'ici en France, surtout des réseaux de diffusion de produits défiscalisés. En se rapprochant des grands groupes pour croiser leurs capacités d'expertise technologique et business avec celles de leurs partenaires industriels, ils peuvent prendre une nouvelle dimension, jouant le rôle de détection de l'innovation cleantech. Ainsi pourrait se développer un écosystème susceptible de nous aider à rattraper notre retard sans solliciter à l'excès l'argent des contribuables. A suivre de près."
David Dornbusch, votre candidat député socialiste avec François Hollande pour redresser la France à travers la réindustrialisation et la transition énérgétique aux élections législatives des 10 et 17 juin 2012 à Fontenay sous Bois, Saint Mandé et Vincennes. Suppléante: Amsatou Ba.  

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