Pour un grand club de foot dans le Val de Marne (le football c'est aussi de la politique )

En ce lundi de Pentecôte, jour traditionnel de tournois de football comme à Vincennes ou à Fontenay (le désormais rituel Fontenay - Olympique de Marseille), parlons football. Pas football sous l'angle sportif (même si l'Euro approche) mais football sous l'angle politique. 
Cet article est largement repris d'un post de l'ancien blog et de  "77 étoiles". Mais il n'a pas perdu de son actualité loin de là. A l'heure ou nos amis corses, une petite île de 200000 habitants, dernière pour le PIB/habitant en France qualifient 2 clubs en Ligue 1, on est encore plus frappé - voir atterré - de la déchéance des clubs de banlieue, péniblement en 3e division nationale dans le 94, sans même parler de Vincennes, club pourtant ambitieux et formateur qui évolue en PH (9e division nationale) et Fontenay qui va malheureusement sans doute descendre de 10e en 11e division... 2 villes de la même taille que Bastia et Ajaccio...


Car je crois à la force des représentations et des mythes collectifs. En comparant ainsi mon expérience marseillaise avec mon actuelle vie en banlieue parisienne, j’ai ainsi pu mesurer à quel point un enjeu sportif, un grand club de sport, et particulièrement de football pouvait structurer les consciences et les fiertés collectives et, aussi surprenant que cela puisse paraitre, agir au final sur l’ensemble du corps social à travers l’image qu’il projette sur les autres et qu’il finit par incarner.

L’exemple de Marseille est évident mais Lens ou Saint Etienne illustrent le meme schéma.

C’est pourquoi une des solutions à la crise des banlieues, particulièrement dans les deux départements du "9-3″ et du "9-4″ pourrait être la constitution de Grands Clubs de Football locaux qui deviendraient à la fois objets de fierté des habitants, éléments de repère et d’identification de zones sans identité gographique et au final éléments de structuration d’une identité collective respectueuse d’elle meme et des autres. J’avais été frappé voici quelques années lorsque l’actuel club de Creteil qui évoluait (seulement) en 2° division avait aligné une série de bons matchs et était resté quelques semaines en tete du classement de l’impact qu'avait eu ce "mini évènement sportif" dans tout le département. Des Vincennois et des Fontenaysiens avaient meme commencé à se déplacer pour suivre des matchs à Créteil. Qu'on imagine la fierté dans les villes et les cités à Fontenay, à Villiers, à Champigny etc…, si on parlait maintenant de la Première Division et de la Coupe d’Europe.

Je crois donc au sens POLITIQUE de la création d’un grand club « Val de Marne » jouant au plus haut niveau français et européen (ainsi que d’un grand club « Seine Saint Denis »).

Evidemment la richesse humaine nécessaire à la constitution de tels équipes existe, elle est même absolument extraordinaire. On sait que certaines cités de Seine Saint Denis, ont vu passer suffisamment de joueurs de très haut niveau pour pouvoir quasiment constituer une équipe de Première Division s’il prenait fantaisie à ceux ci de revenir jouer ensemble. Plus près de nous on voit l'extraordinaire carrière du fontenaysien Blaise Matuidi.

Le construction d’un grand club devrait donc se faire en associant toutes les villes du département concerné, et particulièrement en mettant en place une filière complète de formation permettant de sélectionner, de former et de garder les meilleurs éléments pendant leurs premières années de carrière. En retour ce dispositif devrait aussi permettre aux clubs de chacune des communes de bénéficier d’un environnement éducatif de haut niveau pour également progresser autour de la richesse de leur effectif local.

On trouvera évidemment des objections à cette idée.

• Tout d’abord, les partisans du « chacun chez soi », de « ma commune seule contre tous », seront comme d’habitude, opposés à ce type de projet, comme ils le sont à tous ces projets où, pour voir grand, il faut voir ensemble. Ce ne sera pas à une surprise et cela ne me fera pas changer d’avis.
• Certains connaisseurs du foot diront eux que l’époque des clubs formateurs, Nantes, Auxerre, est révolue et que désormais seul l’argent compte (Lyon, PSG). Je n’en suis pas si convaincu, certains grands clubs français, Lille, Montpellier continuent à reposer sur une base « interne » très importante.
• Enfin les « ennemis » de la banlieue qui ne veulent voir qu’une masse confuse et inquiétante autour d’une ville de Paris rayonnante se feront aussi les adversaires de tels projets.

La banlieue et ses habitants peuvent et doivent se structurer progressivement une identité. Le Mac Val est un tres bel exemple dans le domaine culturel, le domaine sportif doit suivre. Ce sera un des axes de mon projet de député.

David Dornbusch, votre candidat député socialiste avec François Hollande pour changer nos banlieues et leur image aux élections législatives des 10 et 17 juin 2012 à Fontenay sous Bois, Saint Mandé et Vincennes. Suppléante: Amsatou Ba.